Les voyages des occidentaux entrepris au Maroc pré-colonial et colonial n’ont pas été seulement le fait des hommes. Des femmes, illustres ou inconnues, ont légué d’importants témoignages sur leur séjour dans l’Empire chérifien.
L’été 1938, avant la Seconde Guerre mondiale, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre passent leurs vacances à Casablanca, ce qu’elle raconte dans la Force de l’âge -elle y reviendra en 1949 avec l’écrivain américain Nelson Algren. Deux notations fortes. La description de Bousbir, où une prostituée fume devant eux une cigarette avec son sexe, et les suites de la sécheresse particulièrement dévastatrice de 1937 : « Des hordes désespérées avaient tenté de monter vers le nord, écrit-elle, et les autorités avaient fait barrer les routes. On leur donnait un peu de soupe et on les refoulait. Les gens étaient morts comme des mouches et ceux qui survivaient avaient l’air d’agonisants ». 1 400 000 Marocains sont déplacés avant que des mesures soient prises pour lutter contre la famine et les épidémies (arrêt des exportations, vaccinations,…). Deux doctoresses dont l’histoire a gardé la mémoire, Emilie Delanoë et Françoise Legey, soignent quant à elles, en même temps qu’elles écrivent, surtout la seconde. D’autres encore comme Elisa Chimenti, dans les années 1920, ouvrent des écoles. Quelques missionnaires, essentiellement Anglo-saxonnes, dont l’apostolat ne rencontre aucun succès et quelques peintres, laissent aussi des témoignages sensibles, non seulement des écrits, mais encore des dessins, des tableaux, des photographies qui bien que jaunies par le temps sont des témoignages touchants.
Par Zakya Daoud
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