Conscients du retard du pays dans tous les domaines, les sultans envoient, à partir de 1870, plusieurs missions estudiantines en Occident. Mais, le Royaume, bien trop conservateur, n’en profitera pas.
Au lendemain de la débâcle d’Isly, face à l’armée française en 1844, s’est posée la délicate question de la nécessaire réforme de l’armée, mais aussi du Makhzen dans son ensemble. Dès l’accession au trône du sultan Mohammed IV, les intelligentsias marocaines se sont mises à l’évidence : le Maroc souffre de retard dans tous les domaines, aussi bien militaire, technique qu’économique. C’est ainsi qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les sultans marocains s’évertueront à envoyer des missions estudiantines dans les pays de «l’Occident» afin d’engranger le maximum de connaissances pour de sortir le royaume de son archaïsme.
Voilà une page méconnue de l’histoire du Maroc. Entre 1870 et 1891, des centaines de Marocains, soldats et étudiants pour la plupart, sont envoyés en Europe et aux États-Unis afin de s’imprégner des progrès scientifiques et techniques entrepris dans ces pays que l’on n’hésitait pas, à l’époque, de traiter de «kouffar» (mécréants). La soudaine prise de conscience des élites marocaines, à leur tête la monarchie, s’explique par les lourdes déconfitures militaires et diplomatiques que le Maroc subit tout le long du XIXe siècle.
Par Reda Mouhsine
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reste à démontrer comment la classe cléricale de l’époque s’est opposée à toute réforme inspirée de l’étranger qui y voyait une tentative de démuslamisation du Maroc menaçant même sa position sociale au sein de la société.