Le plus violent conflit de l’histoire de l’humanité a fait escale au Maroc. C’est en effet sur les côtes du royaume, du 8 au 11 novembre 1942, que la Seconde Guerre mondiale a pris un nouveau tournant. Le débarquement des Alliés en Afrique du Nord a conditionné le destin du monde.
Les premiers jours de novembre 1942, les Casablancais remarquent un signe inhabituel. Sur les murs de la ville blanche, des dizaines et des dizaines d’inscriptions, toutes les mêmes : «8 novembre 1942». La population se doute qu’un événement d’ampleur se trame, mais les supputations des uns et des autres sont loin de la réalité, à savoir celle d’une gigantesque armada qui fonce droit vers le Maroc. Il faut dire qu’à cette époque, le protectorat français au Maroc coule plutôt des jours paisibles, contrastant avec une Europe mise à feu et à sang par une guerre d’une intensité encore jamais égalée. Casablanca, surtout, affiche sans gêne son fulgurant essor. Les Européens et les nantis se prélassent au bord des piscines nouvellement construites au bord de l’océan. Les immeubles ne cessent de monter toujours plus haut et le port est devenu l’un des plus importants d’Afrique. Pourtant, une terrible épée de Damoclès est prête à s’abattre sur la ville blanche, dont la survie ne dépend que du bon vouloir des commandements militaires. C’est d’ailleurs le haut-commandement américain qui est en charge du débarquement au Maroc. La «Western Task Force», sous la poigne du général américain George Patton, rassemble une centaine de navires et près de 35 000 hommes, prêts à investir, par la force si nécessaire, les côtes africaines.
Par Sami Lakmahri
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